Je pars, la mer est belle...


“Courir au –delà des mers, c’est changer de climat, mais non changer de Coeur.” HORACE
Je quitte le navire des Quatre Vents. Après avoir passé les 20 dernières années à bord de ce paquebot pédagogique, je considère qu’il est temps de voguer vers de nouveaux horizons. Ma mission à l’école Aux-Quatre-Vents est complétée et humblement, je crois que j’ai fait une bonne “job”. Je pars la tête haute, mais si triste en même temps.
J’ai eu la chance d’être accueillie à ma sortie de l’Université en octobre 1990 par cet équipage Julivillois qui faisait l’envie de tous. Leur accueil chaleureux m’a permis de m’y sentir chez moi dès le départ . J’ai pu explorer, expérimenter à mon aise, construisant ainsi ma confiance en moi et par le fait même développant lentement mais sûrement mes compétences d’enseignante.
Je garde de nombreux souvenirs de ma traversée à bord des Quatre Vents. Certes, il y a eu des tempêtes qui ont marqué ma vie à jamais, des vagues qui m’ont déstabilisée, mais j’emporte avec moi l’idée qu’elles m’ont fait grandir.
Le plus magnifique des trésors, je l’emmène avec moi. Les liens tissés au fil du temps avec les collègues qui plusieurs sont devenus de véritables amis. Les parents qui m’ont confié leurs enfants les yeux fermés. Et finalement, les petits mousses qui m’ont démontré tant d’amour au fil des ans.
Rassurez-vous, je ne me jette pas à l’eau. Je prends mon embarcation personnelle (et ce n’est pas un radeau) et pars à la recherche d’un bateau qui voudra bien m’accueillir. Je n’ai même pas peur des pirates qui pourraient tenter de me retenir. L’idée de ce changement a été pensé, mûri pendant des semaines, des mois. Mon goût de l’aventure et de la nouveauté l’emporte sur l’aspect sécurisant de ce milieu qui m’a si bien servi. Je ne naviguerai que quelques jours dans le bassin. Je m’aventure pour la première fois, seule mais en toute confiance les deux mains solidement accrochées à mon gouvernail. Ça ne veut pas dire que je n’ai pas le coeur à l’envers. Le mal de mer flirte avec moi depuis le dépôt du fameux formulaire. Je n’ose même pas imaginer le jour du grand bouleversement où je quitterai définitivement le cargo transportant l’expérience de mes premiers pas dans l’enseignement.
Je ne sais pas encore où cette mini-croisière me mènera. Je quitterai peut-être aussi la flotte de Ste-Julie.
Pour ceux et celles qui sont attristés par mon départ…Ne vous en faites pas, retrouvons-nous sur un petite île ou dans une marina pour faire escale et savourer le plaisir d’être amis.
Après avoir fait ma G.O. sur le pont, contaminé les gens avec ma folie des Mac, accueilli chaleureusement les p’tits nouveaux et p’tites nouvelles à chaque année, écouté, puis compris les confidences des uns et des autres, milité pour une école plus saine, encaissé les coups durs de façon humoristique, entretenu les traditions, foncé tête première dans toutes sortes de projets de fous, je quitterai ma cabine (mon local) en ayant la fierté d’avoir évolué comme un marin fidèle jusqu’à la fin.
Le vent dans les voiles, je m’abandonne à mon destin et tente de me laisser aller au hasard de la vie, paisiblement dans la douceur et la sérénité.
Ce n’est qu’un au revoir!

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