Chère Paulette
En 1993, lorsque je suis venue ici pour la première
fois, je logeais chez des amis qui louaient un appartement chez Paupau
(Paulette). Ils y allaient tous les hivers depuis plusieurs années. J’ai fait
la connaissance de cette dame martiniquaise et je l’ai adorée. À l’époque, elle
devait avoir la fin-cinquantaine. Elle travaillait toujours à Fort-de-France
pour le gouvernement et élevait ses garcons et son petit fils avec beaucoup
d’aplomb et d’amour. Paupau, une femme d’exception, rigolote et très classe. J’ai
commencé à lui envoyer des cartes à Noël, à Pâques et un beau jour lui ai demandé pour louer son appartement
pour les vacances des fêtes. J’ai passé 2 semaines avec une amie (ma collègue
actuelle de voyage) et ça a été dans les plus belles vacances de toute ma vie.
Paupau nous a emmenées dans sa famille et aussi à la messe de minuit, puis chez
des amis à elle. Bref, on a baigné dans la culture antillaise de façon très
intense cette année-là. C’est sûrement grace à elle aujourd’hui si j’aime
tellement son pays. Elle m’a aidée à le découvrir et par le fait même à
l’aimer. Par la suite, je suis retournée quelques fois passer la semaine de
relâche. J’y allais seulement pour une semaine donc pas le temps de niaiser,mais
je me réservais toujours du temps pour aller voir Paupau. Ses fils étaient là
avec elle et nous servaient souvent de garde du corps, comme des grands frères.
On prenait le ti-punch et on se racontait des histoires. Il y a 5 ans, je suis
revenue avec un copain qui a été vite charmé par Paupau. Nous avons loué le 2e
étage chez elle pour les vacances de Noël. Pas besoin de dire que nous avons
été super bien accueillis. Elle s’est même occupée de moi lorsque j’ai été
renversée par une vague aux Salines et lorsque j’ai eu un semblant de
“turista”. J’ai ralenti un
peu ma correspondance avec elle car les lettres pouvaient prendre jusqu’à 6
mois avant d’arriver. Voilà pourquoi cette année, elle ne savait pas que je
venais. Pendant une semaine nous avons essayé de la voir. Paulette n’était
jamais chez elle. Son fils nous a dit qu’elle fêtait….Ben oui, c’est carnaval!
Hier, on l’a aperçue sur sa terrasse avec des amis. On a fait ni un, ni
deux. On a traversé la rue en toute hâte pour aller la saluer. Elle m’a
reconnue tout de suite. On s’est fait un gros câlin et elle a laissé aller son
rire qui la caractérise tellement. Elle nous a fait entrer dans sa maison pour
montrer qu’elle avait une photo de moi sur sa table de salle à manger. Une
photo que je lui avais envoyée il y a plusieurs années. J’ai été très touchée.
Je ne m’attendais pas à ça. Je crois que c’est une douce manifestation
d’affection réciproque. Que j’ai hâte d’aller prendre mon premier ti-punch avec
elle.
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