Telle une Jeanne D'Arc
Je suis une fille de projets. Sans projets, ma vie m’apparaît terne et ne m’apporte pas la joie qu’elle devrait m’apporter. J’adore l’action et par-dessus tout, la mobilisation, l’implication. Il y a cependant des projets qui mériteraient réflexion avant de s’y lancer puisqu’au lieu de faire évoluer peuvent démolir.
Je vous ramène au début 2011. Constatant le taux extrêmement élevé d’absentéisme dans mon milieu de travail et manifestant moi aussi des problèmes de santé récurrents, je me mets au défi de tenter d’y voir plus clair. Malgré une conjonctivite sévère, je remarque d’importantes irrégularités concernant notre système d’humidification. Arborant mon étendard charismatique de “Mère Teresa”, je mentionne le problème et la situation se règle rapidement. Mon esprit logique montre des signes d’insatisfaction et me fait douter de la qualité d’éxécution des manoeuvres de réanimation de notre édifice. Du plus profond de mon être, je n’y crois pas! Je ne suis pas une spécialiste en la matière, mais il me semble que remettre en marche des poumons artificiels, c’est plus compliqué que de mettre une “switch” à ON.
Je vois dans cette situation une belle occasion de mobiliser l’équipe et d’aller de l’avant afin d’avoir une fois pour toutes les réponses à nos interrogations. Par le fait même, l’idée de resserrer les liens entre les membres du personnel qui ont la même mission, me sourit. Nous avons selon moi, des pièces d’artillerie assez lourdes. Le combat ne devrait pas être trop compliqué cette fois-ci. (Parce que ce n’est pas la 1re fois.)
C’est là que je frappe un mur. L’armée n’est pas au rendez-vous. Les troupes sont essoufflées et ont bien d’autres chats à fouetter. J’avoue bien humblement que je les comprends, on manque d’air par “icitte”. Je crois que j’ai fait un usage abusif de “lunettes roses”.
Ma trop grande sensibilité face à la souffrance de mes compatriotes (ici, on parle d’environ 600 personnes) m’a forcée à revoir mes priorités, à choisir mes combats.
Ma mission, légitime à mes yeux ne peut être menée à terme si nous ne sommes qu’une poignée de valeureux guerriers. La Machine bureaucratique est trop puissante face à l’humain. Son invincibilité me fait peur. J’aimerais bien lui en mettre une, en pleine gueule cette Machine. Oups, excusez-moi!
Je réalise, peut-être un peu tard que j’étais en dehors de la “track” avec ce voeu pieux . Je ne suis quand même pas une sainte. Toute la torture que je me suis infligée en rêvant à un aboutissement sain concernant ce projet, me condamne à abandonner et à garder mon armure pour moi toute seule. Je n’attendrai pas qu’on m’exécute tout comme Jeanne D’Arc. Vous vous souvenez comment elle a fini? Oui, j’aime la chaleur,mais pas à ce point. :)
Bonne nouvelle! Depuis que j’ai enlevé mon habit de martyre, je vais MERVEILLEUSEMENT bien.
Rassurez-vous, mon coup d’épée dans l’eau n’est qu’un mauvais souvenir.
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