Ma vie sur un plateau

  Après vingt ans passés dans la même école, j’ai décidé (en 2010) de m’offrir un vrai changement. Me voilà propulsée dans une autre ville, dans un environnement où je ne connaissais absolument personne… à part le directeur. Autant dire que le dépaysement était total ! J’ai choisi de jouer le tout pour le tout — et je n’ai jamais regretté cette audace.  Mes nouveaux collègues n’ont pas manqué d’imagination pour me souhaiter la bienvenue. Profitant d’un vendredi de journée pédagogique, alors que j’avais déjà quitté pour la fin de semaine, ils se sont faufilés en douce dans ma classe pour y préparer une surprise. Le lundi matin, je suis entrée dans mon local sans me douter de rien… et j’ai découvert les traces de leur passage. Voici quelques exemples de ce qu’ils avaient concocté pour moi. Mon horloge était avancée de 30 minutes.  Les prises de courant étaient masquées avec du ruban adhésif.  Les tiroirs de mon bureau étaient bloqués avec du ruban-adhésif.  ...

Me voilà déjà rendue à ma troisième non-rentrée « comme titulaire ». Pourtant, cette petite flamme qui brûle et qui brille est bel et bien toujours là. C’est elle qui me pousse à continuer à contribuer encore cette année dans le milieu. Jusqu’à la fin, je vous l’avoue, la rentrée me stressait. Eh oui, malgré mon bagage d’expérience et cette image de confiance que je renvoie, je tremblais à l’idée de rencontrer mes petits élèves. Bizarre, me direz-vous   ? Peut-être… Mais je voulais tellement que ça fonctionne, que le lien se crée, que la pâte prenne… bref, que la magie opère. J'imagine que je ne suis pas la seule à avoir vécu ça. Je savais que tout se jouait dès le premier jour, et même dans la toute première minute de contact. Finalement, ça marchait à merveille — parce que, pour la plupart, les élèves étaient dans le même état d’esprit que moi, dans le même balancement entre excitation et nervosité. "Il est facile de se concentrer sur nos propres enjeux, mais intégrer le...

Sur le chemin d’une carrière en enseignement, les rencontres se multiplient, chacune laissant une empreinte unique.  Des gens nous marquent par leur gentillesse, d’autres pour leur audace, certains pour leur originalité ou leur générosité, d’autres c’est leur folie et certains c’est le hasard qui les met sur notre sentier (même si je crois que les hasards n’existent pas).  Plusieurs occupent une place bien spéciale dans mon coeur. Ils sont pour moi « la crème de la crème! » Qui sont-ils, qui sont-elles?  Pour la plupart, des collègues devenus ami(e)s grâce à des coups de baguette magique du destin.  Des présences rassurantes, prêtes à soutenir quand les épreuves surgissent, et avec qui partager les joies et les réussites devient une évidence.  On se donne rendez-vous au pub au coin de la rue celui qui porte un nom de mois de l’année, sur une terrasse au bord de l’eau, dans un restaurant qui sert du vin un peu trop cher pour nos moyens, dans un resto...

Les congrès « Life is good! »: Au début des années 2000, ma collègue et moi avons accueilli une nouvelle consoeur dans notre niveau. Faut dire que lorsqu’on est habitués à travailler en couple et qu’une troisième personne arrive dans le groupe c’est insécurisant. Les trios ont mauvaise réputation. Sauf chez Mc Do peut-être et je n’en suis même plus sûre.  😊 En cherchant une façon originale d’accueillir notre nouvelle collègue, une bulle m’est montée au cerveau. J’ai eu une idée de fou tout d’un coup et je l’ai proposée à ma collègue qui était aussi « crinquée » que moi pour tout ce qui sortait de l’ordinaire. Nous avons décidé d’aller passer trois jours dans un chalet des Cantons de l’est, la semaine précédant la rentrée scolaire afin de planifier notre année. Faut s’entendre que c’était un beau prétexte pour apprendre à se connaître et pour créer des liens. Nous avons planifié ce séjour pédagogique de façon méticuleuse.  Déjà, on était faites toutes les t...

Jour 2  Aujourd’hui, je me sens « lâche », « paresseuse ». Je suis fatiguée. Je sens bien l’adrénaline couler tout doucement le long de mon cou, mon dos et bientôt mes jambes. Je vous l’avoue, aujourd’hui, j’ai « siesté ». Et oui, sur le divan, coulis de bave inclus et mise en plis « crado ». Miss culpabilité, me chuchote à l’oreille qu’il serait bien que je fasse un peu d’exercice. La première journée, on peut lézarder mais la deuxième, on bouge un peu. Ne serait-ce que d’aller faire des courses! Mais un premier juillet, tout est fermé. À de multiples reprises je me lève du divan. La première c’est pour aller me laver les dents, la deuxième, m’habiller, la troisième pour sortir ma super casquette du garde-robe. C’est décidé, je vais marcher dans la forêt. Pour me crinquer encore plus et mettre à l’épreuve ma motivation, je me promets une récompense. Qu’est ce qui se passe avec moi? Je ne fais même pas ça avec mes élèves. Mais bon, l’an...

    Jour 1 La maîtresse du peintre Je suis une « fan » finie des livres. Pendant l’année scolaire, je pâtis un peu car cet aspect de ma vie est consacré presqu’uniquement à mes élèves de 2 e année. Je lis quand même, mais pas à mon goût. L’été j’engloutis au moins un roman par semaine sans parler de tous les autres livres de culture générale que je consulte quotidiennement. Depuis quelques semaines (plusieurs) nous n’avons plus accès au catalogue de la bibliothèque municipale. Je trouve ça vraiment navrant car j’aime me préparer avant d’aller cueillir mes livres. Passer du temps à la bibliothèque pas vraiment, je préfère lire. Donc, habituellement j’arrive avec ma liste et en trois temps deux mouvements je suis déjà ressortie avec mon gros sac bien rempli. Mais là, problème. Je dois me faire une liste plus exhaustive car je ne sais pas ce qui sera disponible. Ce n’est vraiment pas pratique pour une femme occupée comme moi. La semaine dernière j’ai voulu ...