Les visiteurs



Pour la première fois de ma vie, je me suis fait cambrioler. Et oui, cet automne, en plein vendredi après-midi un intrus a fait irruption chez moi. Que quelqu’un se présente chez moi sans invitation, je n’aime pas trop ça, qu’un inconnu le fasse et entre par effraction, je trouve ça épouvantable. Épouvantable, comme dans les mots “peur, épouvante, épeurant”. M’imaginer qu’un individu déambule tranquillement dans mon appartement me fout la trouille. Je l’imagine passer des commentaires du genre: “Ouais, ça fait appart de filles icitte! Je pourrais jamais m’éffouerrer sur ce divan blanc avec mes bas sales. Encore moins y péter. Mais j’vas l’faire pareil!” Biarque! 
Je l’imagine se vautrant dans mes draps juste pour tenter de capter un soupçon d’odeur de la fille qui y vit. Passer ses gros doigts crottés dans mon tiroir à sous-vêtements. Je vois très bien ce malotru frotter ma brosse à dents sur le plancher ou pire dans le bol de toilettes. Ma brosse à dents à pris le bord de la poubelle. Dans la cuisine, a-t-il bu à même la pinte de lait ou de jus? Je n’ai jamais laissé un chum faire ça. Ça m’écoeure! Je sais qu’il a fouillé dans le congélateur. Il cherchait de l’argent ce vaurien. Tous mes sacs et pots de café étaient ouverts. “Aux vidanges, tout ça!”
C’était un beau vendredi de septembre, jour du ramassage des ordures, la semaine avait été longue et dure. Je rêvais d’un petit souper sur le divan en écoutant quelques épisodes de DEXTER. Un dodo pas trop tard, mettons lorsque je me serais endormie sur le 3e épisode. Mais non, un sale imposteur est venu ruiner ma soirée et ma tranquillité. J’ai su qu’il était entré, car le sac de mon ordinateur portable traînait sur le plancher. Ce qu’il ne sait pas le gros cave, c’est que mon bébé me suit partout. Les tiroirs de la commode de ma chambre étaient entrouverts. Comme je suis une maniaco-domestique, cette erreur de ma part est impossible. Tout de suite, j’ai cherché mes objets de valeurs. Ouin, la télé, elle pèse 2 tonnes, elle est toujours là. Ensuite, l’appareil photo. Ben oui, il a disparu. Si le salaud était parti avec les photos prises avec, j’aurais trouvé ça d’valeur. Il ne sait pas le nigaud que je suis une maniaco-techno et que je transfère au fur et à mesure mes clichés sur mon ordinateur. Finalement, J’ai réalisé que je n’étais pas une surconsommatrice  de produits de luxe ou d’électronique. Bonne affaire!

Mon gentil voisin de pallier a vécu le même cauchemar. Il a téléphoné tout de suite à la police. Quelques minutes plus tard, un verre de blanc à la main, j’ai accuellli le sympathique constable qui m’a dit vouloir commencer avec mon voisin. Aucun problème à servir de dessert, moi!
Plus tard le constable a frappé à la porte et a été suivi par mon voisin, mon proprio et un copain de celui-ci. C’était la première fois que je me retrouvais avec autant d’hommes chez moi. Moi qui pensais avoir un petit vendredi soir tranquille! Le policier sympathique a commencé son interrogatoire. Après m’avoir demandé ma profession, il a ri en entendant la réponse. Il était sûr que j’allais répondre ça. C’est quoi? J’ai une étiquette dans l’front? Un tattoo dans face?
Par la suite, il a fait tout un tas de recommandations que nous avons promis de faire tout le monde. Nous étions maintenant 7! Les deux voisins du dessous, témoins de la commotion sont sortis sur leur balcon. Je me suis installée à reprendre ma soirée où j’avais commencé à l’imaginer. De toutes façons, je ne pouvais aller bien loin. Les portes avaient été défoncées. Tout ce que je pouvais faire était de sortir les vidanges et écouter quelques épisodes d’un populaire tueur en série. 
Maman!!!!!!!!

Commentaires

Articles les plus consultés