COURIR LES RUES
Depuis quelques années, je me demande: ”Qu’ont-ils
tous et toutes à vouloir courir?” On ne court pas assez dans la vie de tous les
jours? Il me semble qu’on est à bout de souffle, qu’on cherche du temps pour se
reposer, du temps pour... Mettons que j’ai de la difficulté à comprendre qu’on devienne esclave
d’une activité qui nous demande discipline et sacrifices. Mais bon!
Aujourd'hui, ils étaient 27 000 à courir dans
Montréal (dont 56% de femmes). Comme plusieurs de mes amis prenaient part à cette course populaire,
j’ai décidé d’aller voir de plus près ces spécimens “pure race”et peut-être
croiser l’un des miens.
Dès 9h le matin, j’entendais du bruit provenant
du Parc Laurier. Cette musique devait probablement servir à dégourdir nos athlètes
à leur arrivée ou au départ. Hum! Ce n'était certainement pas pour garder les voisins du Parc
au lit. Grrr!
11h, j’ai mis mes baskets (question de faire ma
part), mis une bouteille d’eau et quelques “en cas” dans mon sac à dos et je me
suis dirigée courageusement vers le Parc Lafontaine. Après 10 minutes de marche
“rapide” disons-le, (je ne fais pas le marathon, mais je ne suis pas moumoune
pour autant) arrivant au coin De Lanaudière et St-Joseph une sensation
inhabituelle m’a envahie. Et ce n’est pas parce que j’ai vu Christian Bégin
avec une fille se diriger vers la rue Laurier. Miaouuuu!
Une montée d’émotion que je n’ai pu retenir a
fait son apparition. Il y avait là, des centaines de personnes portant dossards, culottes courtes et parfois bas support. J’ai
trouvé ça beau. Simple comme ça!
La larme sur la joue, j’ai continué ma randonnée.
Je répète que je NE suis PAS une moumoune. J’ai encore du mal cependant à
m’expliquer cette activation des glandes lacrymales, mais je trouverai bien.
Pas de mouchoirs dans mon kit de survie de
sportive du Plateau, j’ai dû laisser sécher le tout au soleil.
Parlons-en du soleil. J’étais tellement
heureuse pour mes amis qui s’excitaient dans les rues du Plateau. Je leur avais
souhaité de bon coeur cette belle température, mais paraît-il qu’ils
grelottaient lorsqu’ils s’arrêtaient…. Moi, j’avais tout prévu, je portais mon
coupe-vent et j’avais même un foulard au cou et des gants dans mon sac.
Prévoyante la tite-mère, hein?
Me dirigeant vers le sud, j’avais un certain
malaise en voyant le nombre impressionnant d’automobilistes qui avaient quand
même décidé de venir sur le Plateau en ce jour de marathon. Certains
klaxonnaient, d’autres “cruisaient” les piétonnes.
Le point culminant de mon débordement lacrymal
fût mon arrivée au coin de la rue
Rachel. Ben oui, j’étais au fil d’arrivée. Yessssss, j’avais réussi!
J’entendais au loin le nom des gens qui franchissaient le fil d’arrivée. Je me
disais qu’ils devaient brailler comme des veaux à l’arrivée les “super
coureurs”, mais non. Il me semblait que les familles, fleurs et cadeaux dans les
bras faisaient office de Marie-Madeleine. En tout cas…
Je n’avais jamais vu une foule comme ça au
Parc, dans MON parc. Le Parc Lafontaine est devenu mon terrain de jeu. J’y ai
fait des rencontres assez extraordinaires ces dernières années. Des écureuils,
des promeneurs de chiens et des joggeurs assez affamés, merci. D’habitude, le
Parc est vert et là, il était multicolore. J’ai
trouvé ça beau!
Mon épreuve de la journée commençait, moi qui
déteste les foules. Je déambulais parmi des milliers de personnes dans le but
d’apercevoir un de mes héros…Ouppsss, un de mes amis! Je n’en ai pas vu un
seul, mais j’ai été témoin de scènes bouleversantes. Des gens frottant
fièrement leur médaille, des gens attendant en file pour prendre leur douche
dans un loooong camion, des gens se faisant masser les jarrets, des gens buvant
une bière, des gens utilisant leur pompe Flovent,
des gens partant en ambulance, des gens changeant de chaussettes, des gens
cherchant le bain de sel d’epsom, des gens gobant le contenu d’un tube d’Aspirine,
des gens cherchant un coin de terrain pour s’étirer… Misère!
À mon retour, la course n’était pas terminée.
En essayant de traverser le Boulevard St-Joseph, j’ai apercu un gars qui
criait: “ Lâche pas Brigitte! Ça achève Bri! Go,go,go Brigitte!” Lorsque
Brigitte est apparue, elle lui a tapé la main et il a crié: ”Je t’aime Brigitte!
Veux-tu m’épouser?” Que voulez-vous, j’ai
trouvé ça beau!
Je ne suis pas encore convaincue des avantages
de ce sport, mais une chose est certaine, voir tant de gens s’adonner à leur
passion donne la chair de poule. Bravo à mes amis! Que vous ayez fait le 10, 21
ou 42 km…je vous admire! Moi, je préfère encore courir le guilledou!
Bravo à toutes et tous (les jogge...).
RépondreSupprimerMerci Nathalie car j'avais peur que les blogues ne soient finis!
Je suis heureus de lire cela d'autant plus que je suis loin et que tout du Québec me fait plaisir.
Gracias mi amiga y mi guapa!
Roberto de Ecuador